Hadj Abdellah Benmansour tire sa révérence: Oran pleure le doyen de l’Art.

Oran perd un de ses repères, un pionnier de l’art et de la culture. Un homme qui a consacré toute sa vie, de 90 ans, soit presque un siècle aux métiers et aux arts. Il a été à la fois un des premiers artistes peintres, un maître du graphisme, de la calligraphie, de la sculpture de la taille de pierre, un imprimeur et concevait à la main les anciens registres réglementaires qu’on utilisait dans les administrations.

Hadj Abdellah Benmansour est né en 1929 à Tlemcen, dans une famille versée dans l’Art artisanal. Il poursuivra ses études au collège de Slane puis il part pour Paris pour rejoindre «Art Déco» qu’il quittera en 1952. Plusieurs fois honoré. En 2004, à La Rochelle, il reçoit le premier prix sur 260 participants. Aussi, Il était l’un des rares musulmans de l’époque coloniale à ouvrir une galerie d’art « Sesame » à Mostaganem, la ville de l’autre géant Khadda dont il était proche.

On peut voir et admirer des échantillons de ses oeuvres dans de ce lieu mythique, singulier à Oran, chargé d’histoire. Cette librairie unique en son genre parce qu’elle présente d’objets d’art et de culture rares et anciens et des tableaux chantant la nature, la beauté, les portraits, des calligraphies.. située juste à côté de la Grande Poste sur la rue Mohamed Khemisti.

Cette librairie-galerie qui n’attire pas foule mais demeure une curiosité d’Oran, Hadj Abdallah Benmansour n’acceptera jamais pour tout l’or du monde de la voir servir à autre chose qu’a l’art et la culture.

Un homme d’une modestie qui n’a d’égale que sa vaste culture. Autant il est prolixe quand il s’agit d’art et de culture, autant il demeure discret et ne dit rien sur son passé révolutionnaire dans les rangs du FLN historique en assurant notamment la conception et l’impression de nombreux tracts du FLN durant la guerre de libération.

Le nom de Hadj Abdallah Benmansour est désormais inscrit inscrit en lettres d’or dans l’histoire de la ville et du pays. Qu’il repose en paix…le maître.

  • Par H. Abdelkrim